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​ Corinne Jullien ​

" L ' e n t r e "
L’espace de la toile est une zone libre dans laquelle je déverse un flux continu d’énergie brute, dans une forme d'écriture automatique guidée par l'inconscient.
Au commencement je pose, le ciel et la terre délimitant ainsi un espace narratif.
Se réunissent alors les conditions nécessaires à l’émergence du sujet.
Sujets souvent énigmatiques et polysémiques.
Par un jeu de déconstruction formel et cérébral, j’opère un procédé de déstabilisation de l’équilibre obtenu, dans une forme de chaos pictural.
Je procède ainsi par effacement, recouvrement et superposition.
Cette étape déterminante préfigure une sorte de lutte, entre le flux de l’énergie brute et la torsion contrôlante de la pensée, qui évoque une zone de no man's land, dans laquelle se battent 2 adversaires tentant de s’approprier un territoire…
Jusqu'à l'obtention d'un nouveau réel, une évidente «genèse».
Mes paysages sont ponctués d'éléments signifiants donnant lieu à de multiples formes d’interprétations.
J’utilise délibérément différents codes de représentation, dans le but de susciter le trouble et l’interrogation, plongeant le spectateur dans un dialogue introspectif.
Ma peinture n’est ni tout à fait figurative, ni tout à fait abstraite, elle se situe dans la zone de «l’entre".
Corinne Jullien nous propose un univers apparemment inoffensif, évocateur de contes et de légendes, dans les couleurs acidulées, empruntant les tracés faussement maladroits des illustrations pour la littérature enfantine. Mais tout ceci n’est qu’apparence, couverture pour un propos plus subversif. Son univers est d’une inquiétante familiarité, proche de l inquiétante étrangeté, l’Unheimlichkeit Freudienne. L’artiste renvoie au spectateur le reflet de sa propre histoire, image d’abord dérangeante puis qui une fois identifiée devient sienne. La mise à distance est opérée par le recours à de grands formats, apparemment incompatibles avec l’intimité des scènes figurées, et par l’imposante présence du personnage principal, rigoureusement centré. Mais ceci n’est qu’un leurre, un piège trompeur, car quiconque se hasarde à entrer dans ce travail est immédiatement happé par son propre point de vue, obligé de mettre son imagination à contribution pour combler les lacunes spatiales et narratives, de plaquer sa propre mythologie sur celle proposée par l’artiste. Louis Doucet. Critique d’art, collectionneur.
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